Carrefour de tous les échanges, Marseille s'impose au
XVII°siècle comme le premier fabricant français de savon, suivi par Salon-de-Provence, puis Toulon.
En 1688, par l'édit de Colbert, Louis XIV institutionnalise le savon de Marseille en fixant ses règles de fabrication (voir "sa composistion")
Les contrevenants couvraient le risque d'être chassé de Provence.
Cet édit permet au savon de Marseille d'acquérir une renommée qui ne devait plus le quitter...
Il demeure, depuis plusieurs siècles, une garantie de qualité pour la clientèle.
Grâce aux avancées techologiques et colonniales de la seconde moitié du XVII°siècle, la production s'est vue doublée et la popularité du savon de Marseille accrut rapidement. Cela est aussi dû aux avancées dans le domaine maritime permettant son exportation dans de nombreux pays majeurs.
Le XIX°siècle est marqué par les progrès de l'hygiène, de la technologie, de la chimie, du chemin de fer...
Malgré ces avancées et le début de la publicité à l'aube du XX°siècle, la concurrence internationale s'affirme et annonce le déclin des prochaines décennies.
Les années 1940 marquent la fin de la période faste: l'industrie de la savonnerie ne cesse de décliner dans la région marseillaise.
Ce déclin a plusieurs causes telles que l'apparition des détergents de synthèse et la généralisation de la machine à laver, le développement des grandes surfaces, la création de nouvelles savonneries dans les régions extra-méridionales, la chute de l'Empire colonial français.
Le retour aux valeurs naturelles et écologiques des années 1970-1980 annonce le renouveau du savon de Marseille qui ne pourra cependant jamais retrouver l'importance qu'il a connue. En effet, des 108 savonneries à Marseille et des 14 à Salon en 1924, seules 3 persistent à Marseille et 2 à Salon en 2000.
Chargé d'histoire, le savon de Marseille est également devenu un objet patrimonial.
A l'aube du XXI°siècle les consommateurs redécouvrent les vertus de ce produit naturel et biodégradable, alternative aux produits dérivés des industries chimiques et pétrolières.